L’objet de ces articles intitulés « Focus » est de vous faire découvrir en détails, et parfois d’un point de vue comparatif, une génération d’une référence spécifique. Dans le cadre de cet article, nous nous sommes intéressés à une génération bien précise de la référence 3940.
Référence particulièrement appréciée par Philippe Stern et produite de 1985 à 2007, le calendrier perpétuel ref. 3940 marqua toute une génération de collectionneurs, il continue de s’inscrire aujourd’hui dans les « must have » de la grande famille Patek.
Illustration de la brochure d’époque, ici avec le cadran de première génération
Il fut décliné en trois séries distinctes, apportant de subtiles évolutions, faisant aujourd’hui le plaisir des amateurs avertis qui s’enorgueillissent de posséder des verticales de la référence, tant les subtilités sont importantes, et peuvent d’ailleurs créer une différence significative dans la valeur intrinsèque.
Pour appréhender l’histoire de la 3940, force est de mentionner la légende qui fait de Philippe Stern, Président et propriétaire de la marque, un génie du marketing (ou un visionnaire tout simplement) pour avoir lancé dans une économie mondiale tendue, et le contexte d’une industrie horlogère très largement impactée par l’offensive nippone du quartz des modèles résolument à contre-courant, comme les références 3970 et 3940.
Si la référence 3970 (qui a fait l’objet d’un Focus récent) est un héritage direct de la 2499, la référence 3940 dérive son héritage de plusieurs inspirations, mais surtout, possède son identité propre, particulièrement élégante et discrète.
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Illustration d’un calendrier perpétuel chronographe ref. 2499 (©Sothebys)
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Bien que possédant un diamètre contenu, l’ouverture de son cadran offre une belle présence au poignet
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La seconde série du calendrier perpétuel ref. 3940 fut produite de 1987 à 1995 et se distingue en deux sous-séries :
- MK1 : 1987 à 1989 (Trois ans de production)
- MK2 : 1989 à 1995 (Sept ans de production)
Présentation comparative de la seconde génération Mark I
L’agencement du cadran
A la différence de la première génération, les jours de la semaine et du mois sont désormais imprimés à l’intérieur des sous-compteurs, offrant un rendu de cadran plus équilibré et plus fourni, tout en conservant une parfaite lisibilité.
Nous pouvons remarquer que l’accent de Genève est uniquement présent sur la première série de 3940
Illustration du sous-compteur d’une première (à gauche) en anglais et seconde génération (à droite), ici en Allemand
Les calendriers existent en Anglais, Allemand, Italien ainsi que quelques rares exemplaires en Français.
L’une des différences les plus notables entre le cadran MK1 et MK2 de la seconde génération est la séparation des années bissextiles par une croix dans le sous-compteur droit, présente sur le cadran MK2.
Illustration des sous-compteurs droits, différentiant le cadran MK1 du MK2 de la seconde génération de 3940
Le boîtier
En dépit de ses nombreuses complications, le boitier de la 3940 reste plat et élégant. Cette prouesse horlogère est en partie due au micro-rotor de la masse oscillante.
Le calibre
Véritable prouesse horlogère, le calibre manufacture 240Q surprend par ses finitions ainsi que son extrême finesse (seulement 2.53MM d’épaisseur !). Développé près de huit ans avant le lancement de la ref. 3940, nous le retrouvons également dans les collections Ellipse.
Pour la petite anecdote, Monsieur Stern a plusieurs fois été averti par ses horlogers sur l’ambition d’ajouter un module de calendrier perpétuel sur un calibre aussi fin…. Une audace qui s’est avéré aujourd’hui payante !
Illustration du calibre manufacture 240Q
Le calibre reste le même sur la première et seconde génération avant de subir une légère mise à jour sur la troisième génération.
Illutration des poinçons légaux pour les métaux précieux, ici sur la tranche gauche du boitier
Présents sur la tranche du boitier des premières et secondes séries, les poinçons donnent un certain charme respirant l’artisanat. Les premiers boitiers étaient fournis par la Manufacture historique Favre & Perret SA. Ces poinçons sont retrouvés au dos des cornes à partir de la 3eme série.
La 3940 fut déclinée en or jaune, en or blanc, en platine ainsi qu’en or rose (à partir de la seconde série).
Les premières générations de calendrier perpétuel 3940 étaient livrées avec un fond de boite plein. Patek Philippe a décliné quelques rares exemplaires en fond saphir sous la référence 3941. Plus tardivement dès la fin de la seconde série, Patek Philippe a livré ces références avec un fond plein ainsi qu’un fond saphir.
Illustration du fond de boite plein
La boucle
Les premières générations de 3940 étaient livrées avec une boucle ardillon au style plutôt classique. Les collectionneurs remarquent avec le temps deux types de boucles ardillons. Une première au style très carré, puis une seconde au style plus biseauté et un peu plus anguleux. Il faut attendre circa 1997 avec la troisième série de 3940 pour avoir une boucle déployante.
Illustration de la boucle première génération au style très sobre présente sur la 3940, cette boucle MK1 est présente sur la première génération ainsi que sur la seconde génération de 3940
Comparaison des deux générations de boucles ardillons sur la 3940
La boucle déployante apparait dès la troisième génération.
Illustration de la boucle déployante présente sur la troisième série
Quelques éléments d'analyse sur la référence 3940
La référence 3940 est une icône en soi. Pour un collectionneur passionné, il y aura un intérêt de collectionner les différentes séries, dans des alliages différents. Nous avons choisi ici de vous présenter la seconde série Mark I qui n’a pas totalement marqué la césure avec la première série (dans la mesure notamment ou celle-ci est plus proche de la première série que de la seconde série Mark II), et qui est très intéressante par son aspect confidentiel.
Tableau récapitulatif des variations de Patek Philippe 3940
| Série | Première Série | Deuxième Série | Troisième Série | Quatrième Série |
|---|
| Poinçon |
Sur la tranche |
Sur la tranche |
Sur les cornes |
Sur les cornes |
| Fermoir du bracelet |
Ardillon MK1 |
Ardillon MK1 et MK2 |
Boucle déployante |
Boucle déployante |
| Fond de boite |
Plein |
Plein + saphir sur les dernières productions |
Plein + Saphir |
Plein + Saphir |
| Calibre |
240Q |
240Q |
240/114 |
240/114 |
| Cadran |
Avec accent sur Genève |
Sans accent |
Sans accent |
Sans accent |
| Matériaux |
Or Jaune, Or Blanc, Platine |
Or Jaune, Or Blanc, Platine, puis or rose sur les dernières productions |
Or Jaune, Or Blanc, Platine, or rose |
Or Jaune, Or Blanc, Platine, or rose |
| Marquages de la masse oscillante |
22K + Croix de Calatrava |
22K + Croix de Calatrava |
Croix de Calatrava |
Croix de Calatrava |
| Caractères des sous-compteurs |
Avec sérif |
Avec sérif |
Avec sérif |
Sans sérif |
| Positionnement du σ Swiss σ |
Basse |
Basse |
Basse |
Haute, alignée sur le cercle de minuterie |
