A l’aube du soixantième anniversaire de la Rolex Daytona, nous nous sommes attelés à trouver et vous présenter des références et des produits les plus rares possibles, c’est-à-dire des configurations spéciales, et des périodes de production limitées.
L’histoire de la légendaire Rolex « Daytona » commence effectivement en 1963, une année capitale pour Rolex. Elle marque la naissance du garde-temps sportif aujourd’hui le plus apprécié et recherché par les collectionneurs et qui ne verra apparaître « Daytona » sur son cadran qu’en 1964. Robuste, précise et très lisible, cette montre correspond, pour l’époque, à un intérêt croissant pour la course automobile. Ce seront d’ailleurs les principales raisons pour lesquelles Rolex commercialisera le modèle aux Etats-Unis, sur une courte période, avant de le proposer en Europe.
Principalement proposée en acier inoxydable, la Rolex Cosmograph référence 6239 a été approximativement produite à 14.000 exemplaires. Sur ces 14.000 exemplaires, trois modèles se distinguent par leur rareté :
- Rolex 6239 "Double Swiss"
- Rolex 6239 or 18k et 14k
- Rolex 6239 cadran "Paul Newman"
De gauche à droite : 6239 "Double Swiss" - 6239 18k - Cadran "Paul Newman" sur 6262
Comment faire la différence entre une pièce rare et une pièce "très rare" ? :
Certes la Daytona « Paul Newman » peut réellement être considérée comme une pièce rare, mais j’aimerais attirer votre attention sur deux modèles « très rares » de la référence, sans vouloir jouer avec les mots…
Si l’on considère le nombre d’années durant lesquelles la référence 6239 a été produite, on peut évaluer une production annuelle de 1500-1800 pièces. Pas moins de 60 années plus tard, on peut imaginer qu’il reste relativement peu de ces montres sur le marché. Parmi ces montres, il existe seulement deux modèles ayant été produits à moins de 500 exemplaires…
Rolex Cosmograph "Double Swiss"
Le lancement de la référence, en 1963, est marqué par une particularité du cadran et de la lunette qui en fera une pièce rarissime : cadran « Double Swiss » et Lunette 300 unités « 250/275/300 » et ce sur une seule année. Explications…
Les cadrans "Double Swiss" sont identifiés par la présence de deux impressions "SWISS" à 6 heures. L’une d’entre-elles est visible, l'autre est cachée par le nouveau rehaut. Cette caractéristique est une conséquence directe du processus de fabrication typique Rolex à l'époque. Dans un souci d’économie de production, ces cadrans déjà frappés seront utilisés pour certains exemplaires du premier lot de la nouvelle référence 6239. Ceci afin d’assurer un bonne gestion/évaluation de production de nouveaux cadrans, le succès du modèle n’ayant pas encore été évalué. Rolex fera donc rajouter sur ces cadrans un second « SWISS » afin qu’il devienne lisible malgré le nouveau rehaut. Nous appellerons cela un « heureux » accident qui fait tout le charme aujourd’hui.
En raison de leur extrême rareté, les exemplaires « Double Swiss » sont très recherchés et très désirés par les collectionneurs de Rolex.
Ce cadran était proposé à l’époque fond blanc ou noir mais notons ici quatre versions différentes, même si le facteur rareté ne joue aucunement en faveur de l’un ou de l’autre :
- Cadran blanc « underlined » - souligné d’un trait sous ROLEX/COSMOGRAPH
- Cadran noir « underlined » - souligné d’un trait sous ROLEX/COSMOGRAPH
- Cadran blanc « no-underline » - non-souligné
- Cadran noir « no-underline » - non-souligné
Concernant le fond de boîte de la première série, les fonds de boites de l’ancienne référence 6238 seront utilisés, jusqu’à épuisement des stocks. Ce n’est qu’ensuite que la nouvelle production sera estampillée « 6239 »
Ajoutez à cela une lunette graduée « 250/275/300 » particulière proposée durant cette seule année (à partir de 1964 le « 275 » disparaitra), et vous avez ce que l’on peut qualifier de montre de collection rarissime. Combien en reste-t-il aujourd’hui sur le marché, je vous laisse le soin de l’imaginer… très très peu.
Spécificités de la lunette « 1963 » :
- Graduation sur 300 unités
- Marquage 250/275/300
- Divisions sur tout le contour de la lunette
- Divisons intermédiaires de 25 unités entre 200 et 300
- Gravure "Unité par heure" sur la partie supérieure droite de la lunette. Cette dernière spécificité apparaîtra elle aussi sur la version de 1964, mais sans le « 275 ».
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La lunette "250-275-300"
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Le marquage "SWISS" à 6h
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Rolex Cosmograph Daytona or 18k et 14k
Si la référence 6239 est mieux connue dans sa configuration acier/cadran « Paul Newman », la version en or jaune est beaucoup plus rare. Sur toute la production de la référence, seuls 300 ont été approximativement fabriqués en or jaune 14k et 18k. Ici encore, nul besoin de vous laisser imaginer combien d’exemplaires sont aujourd’hui disponibles sur le marché.
Destinée à une clientèle différente, la référence 6239/8 (code : 8 pour or) est proposée à l’époque en plusieurs versions :
- Or 18k ou 14k
- Cadran noir & sous-compteurs or
- Cadran champagne & sous-compteurs noirs
On a recensé certaines versions très rares comme la 6239 « 30 pulsations », baptisée « Crazy Doc » ayant appartenue à Eric Clapton et vendue 1.724.000, francs suisses chez Phillips en 2022.
Rolex proposait aussi quelques montres avec cadran exotique « Paul Newman » sur la version or.
Le bracelet livré avec la montre était un bracelet Oyster riveté poli/brossé. Un bracelet incroyablement esthétique parfaitement proportionné pour cette montre sportive.
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Le calibre 722-1 de la 6239/8
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Le bracelet riveté "poli/brossé" de la 6239/8
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Les mouvements
- Première version (1963) : calibre 72B
Le mouvement Rolex Valjoux 72B est une évolution du 72A, présent sur les pre-Daytona 6034 et 6234. Rolex change son système de balancier et donne naissance au fameux balancier à inertie réglable Rolex Microstella : une paire de vis situées sur la roue de balancier, permettant de régler l’inertie en travaillant directement sur la fréquence du mouvement.
- Seconde version (à partir de 1964) : calibre 722
Le mouvement Rolex Valjoux 722 est une évolution du 72B. Peu de changement sur ce mouvement si ce n’est, principalement, un système antichoc Kif afin de renforcer le balancier.
- Dernière version (1967) : calibre 722-1
Dernière évolution du mouvement, en 1967, la Rolex Daytona 6239 dernière génération est animée par le nouveau mouvement 722-1. De nombreux mouvements de cette génération comportaient un ressort de garde qui protégeait le spiral du balancier. Ce ressort est constitué d'une petite lamelle métallique empêchant le spiral de glisser lors d'un éventuel choc.
