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La Rolex Submariner Kermit : à la découverte de la 16610LV et de ses variations
8 min de lecture
Produite sur une brève période de 7 ans, la Submariner « 50ème anniversaire » présente différentes variations de lunettes et de cadrans qui vont avoir une influence non négligeable sur sa valeur et sa désirabilité.
Cet article, non exhaustif, a donc pour but de vous présenter ces diverses évolutions et les éléments permettant de les différencier.
La première Submariner voit le jour en 1953 avec la référence 6204. Au fil du temps, elle va connaitre de nombreuses évolutions même si son design restera globalement proche de ses lignes originales.
En 2003, pour célébrer le 50ème anniversaire de ce qui est devenu une véritable icône, Rolex présentera à la foire horlogère de Bâle une version spéciale de sa Submariner, proposant pour la première fois de son histoire un insert vert. Comme souvent, les collectionneurs s’empresseront de lui trouver un surnom et sa couleur détonante lui vaudra celui de « Kermit », faisant écho à la célèbre grenouille du Muppet Show.
Initialement commercialisée en 2003 au prix de 3 950€ ttc, la Kermit connaitra de nombreuses augmentations de prix catalogue pour terminer au tarif de 6 700€ ttc en 2009/2010.
Entre 2003 et 2010, les 16610LV présenteront de légères variations esthétiques qui permettront à un œil averti de dater la montre et d’évaluer son potentiel dans une collection.
D’un point de vue technique, c’est donc (exceptionnellement) assez simple puisqu’un seul mouvement équipera les Kermit : le calibre Rolex 3135. Il voit le jour pour la première fois en 1988 et se présente comme une évolution du calibre 3035. Il s’agit du mouvement qui sera le plus utilisé par Rolex et équipera de nombreux modèles de Submariner, Sea-Dweller, Deepsea et autres…
Fort de son succès commercial, il reste à ce jour considéré comme l’un des calibres les plus aboutis jamais produits.
Simple également côté bracelet puisque cette Submariner sera uniquement montée sur le bracelet Oyster ref. 93250. Il s’agit d’une référence en acier brossé avec maillons « blindés ».
Le bracelet Oyster ref. 93250 |
Endlink de bracelet ref. 93250 |
Si l’on rentre davantage dans les détails et que l’on cherche à vérifier si le bracelet est bien celui d’origine (ou à minima qu’il soit « matching » c’est-à-dire correspondant aux mêmes dates de production que la montre) il faut se pencher sur la date code inscrite sur la boucle déployante. Pour s’y trouver, rien de plus facile, il suffit de se reporter au tableau des dates de production et codes des bracelet Rolex.
A noter que la gravure "93250" présente sur le dernier maillon des bracelets durant la période 2003-2004 sera retirée circa 2005. |
Le code du bracelet sur la boucle déployante |
De multiples éléments vont venir jouer un rôle important dans l’identification de la génération de la montre. Pour y voir plus clair, il s’agira ici de détailler chacun de ces aspects avant de les synthétiser dans un tableau récapitulatif.
La Submariner « 50ème anniversaire » va tout d’abord se différencier au travers de sa référence : 16610LV. Si les chiffres restent inchangés (16610 correspondant à une référence de Submariner avec date), l’extension LV signifie ici « Lunette Verte ». Alors que la mention LV ne figure pas sur les premières générations de papiers européens (dits « punched papers »), les papiers destinés au marché américain faisaient eux mention de la référence « 16610LV ».
La référence complète 16610LV sera en revanche systématiquement reportée sur la carte de garantie « format carte de crédit » à partir de son introduction circa 2006/2007 et ce quelle que soit la zone géographique.
Intégralement réalisés en acier 904L, les boitiers de ces Submariner proposent une étanchéité garantie jusqu’à 300 mètres. Nous pouvons distinguer deux grandes générations.
Le boitier des premières Kermit offre des cornes pleines. Entre ces dernières, là où viendra se fixer le bracelet, on peut apercevoir à 12 heures la gravure 16610 T, le T faisant référence au terme « Trou borgne ». A noter que la référence 16610LV n’est jamais inscrite. Le rehaut (sorte de bague encerclant le cadran et le séparant du verre saphir) est pour sa part « plein » mais non-gravé.
Facilement identifiable, ce second boitier se distingue de son prédécesseur par son rehaut gravé de l’inscription Rolex-Rolex-Rolex. L’écriture va être reprise en boucle tout autour jusqu’à 6H où le numéro individuel de la montre sera désormais inscrit ; et par extension visible sans avoir à retirer le bracelet.
Réhaut non gravé |
Réhaut gravé RRR |
A noter qu’une version « 0 » est communément admise par les experts et souvent évoquée en tant que « prototype ». Il s’agirait ici de la montre présentée à Baselworld en 2003 ainsi que sur les dossiers de presse et publicités d’époque. Sa particularité est de présenter des cornes percées là où les autres 16610LV auront toutes un boitier plein. Les très rares exemplaires produits auraient été remis aux dirigeants de la société. Les détracteurs de cette rumeur soutiendront pour leur part que les visuels édités à l’époque par la manufacture avaient pour but d’envoyer les faussaires sur de mauvaises pistes.
Les photos ci-dessus ont été utilisées sur le dossier de presse de 2003 pour le lancement du modèle à Bâle où l’on aperçoit un boitier aux cornes percées.
La Kermit s’offrira pas moins de 5 variations d’inserts au cours de sa production, que l’on peut scinder en deux familles : les « Fat Four » (ou « Flat Four ») et les inserts dits « classiques » (ou « Slim Four »/« Pointed Four »).
Les premières productions entre 2003 et 2004 proposeront des lunettes « Flat Four » où la typographie du chiffre 4 au repère 40 est légèrement aplatie. Les générations suivantes seront quant à elles équipées des autres types d’insert.
Comme sur la version noire, et par extension sur toutes les montres de plongée, la lunette est unidirectionnelle et tourne uniquement vers la gauche.
Il convient de rappeler que contrairement aux productions actuelles en céramique, les lunettes produites à cette époque sont faites d’aluminium anodisé. Les inserts en aluminium ont la particularité de parfois voir leur couleur évoluer dans le temps en fonction, entre autres, de leur utilisation et exposition au soleil. On trouvera donc des couleurs « délavées » ou « Faded » selon les termes des collectionneurs internationaux. Les différentes couleurs dominantes sont donc données ici à titre indicatif.
Pour reconnaitre plus aisément les différentes versions, il est pertinent de s’appuyer sur le travail de Chris Youé and Stefano Tegoni du Watch club London ainsi que de leurs photos regroupant les 5 générations.
Code lettre | Dénomination | Description |
---|---|---|
B1 | FAT/FLAT FOUR Serif | La première lunette se différencie par la forme « aplatie » du 4 au repère 40. On parle ici de typographie « serif » avec empattements nets et prononcés. La couleur verte semble plus claire que sur d’autres générations – s’agissant d’un vert olive ou encore « Bertolli ». |
B2 | FAT/FLAT FOUR Non-Serif | Cette seconde version conserve la forme « aplatie » du 4 au repère 40. La typographie est cette fois dite «non-serif » sans empattements. La couleur reste vert olive. |
B3 | SLIM FOUR | A partir de ce point, la forme du 4 restera identique et sa partie interne se terminera par une pointe étroite. La forme du 5 au repère 50 permettra désormais de reconnaitre la génération, avec ici une forme arrondie sur une couleur qui reste claire (délavée sur les photos en exemple). |
B4 | SLIM FOUR | La couleur des inserts devient plus foncée, tirant vers une teinte « racing green » ou « forest green ». Outre la couleur, la forme interne de la boucle du 5 au repère 50 devient carrée. |
B5 | SLIM FOUR | Très proche des caractéristiques de la B3, avec toutefois une couleur verte plus foncée, vert forêt. La typographie est légèrement plus épaisse que sur la B4. |
Credit Photos www.watchclub.com |
Credit Photos www.watchclub.com |
Pour célébrer son cinquantième anniversaire tout en conférant un aspect fonctionnel à ses montres, la manufacture va introduire avec sa 16610LV les « maxi-dial » aux index lumineux plus larges. Ces derniers ont exclusivement été réalisés en Superluminova (lumière verte).
A l’instar des lunettes, 5 variations différentes seront commercialisées (six si l’on compte le cadran de service), que l’on peut répartir une fois encore en deux groupes qui se basent sur la typographie du mot Rolex à 12 heures: Les « O ovales » et les « O ronds ».
Il faut également noter que les cadrans offrent un aspect « glossy » brillant que n’avaient pas les générations antérieures (dont les références se composaient uniquement de 4 chiffres : 1680, 5513 etc…)
Cadran Mark 1 (MK1) | Le O de l’écriture Rolex à 12H semble aplatit et revêt une forme ovale. A 6H, les repères des minutes à 28 et 32 sont plus courts que sur les générations qui suivront et les termes « Swiss Made » s’étendent au-delà de ces marqueurs. On parle de typographie « Wide ». |
Cadran Mark 2 (MK2) | Le O de l’écriture Rolex à 12H reste aplatit et de forme ovale. A 6H, les repères des minutes à 28 et 32 restent courts mais les termes « Swiss Made » passent d’une typographie « Wide » à « Narrow » en restant contenus entre ces deux marqueurs. A 12H, le R du mot « Oyster » est aligné sous le pied droit du R du mot Rolex. |
Cadran Mark 3 (MK3) | Le O de l’écriture Rolex à 12H se transforme sous une forme plus ronde. A 6H, comme sur les MK II, le Swiss Made reste « Narrow » et contenu entre les repères des minutes 28 et 32. A 12H, le R du mot « Oyster » se décale sur la gauche vers le centre du R « Rolex ». |
Cadran Mark 4 (MK4) | Le O de l’écriture Rolex à 12H est rond. A 6H, comme sur les MK III, le Swiss Made est contenu entre les repères des minutes 28 et 32 dont les marqueurs deviennent allongés. A 12H, le R du mot « Oyster » reste placé de façon identique aux MK III. |
Cadran Mark 5 (MK5) | Très proche du MK IV, le cadran MK V se distingue par une écriture légèrement plus fine et plus brillante. Le mot « Officially » est décalé sur la droite et l’espace entre « Officially » et « certified » est réduit. |
Cadran de service | Il s’agirait ici d’un cadran utilisé pour les premières séries de Submariner à « 6 chiffres » avec leur lunette en céramique. La typographie employée sur l’indicateur de profondeur « FT » est très courte et l’écart entre « 300 » et « m » est plus prononcé. Ces derniers cadrans auraient été utilisés pour les remplacements lors de service chez Rolex mais il semblerait également que certains des tout derniers modèles produits puissent avoir été livrés avec ce cadran de série. Cela s’appliquerait donc uniquement aux numéros de série V, G ou random. |
Contrairement aux 16610 cadran noir, les références 16610LV proposent des aiguilles légèrement plus larges – communément appelées « Fat Hands ». La Submariner verte a historiquement toujours présenté un prix supérieur à celui des versions noires. La gravure entre les cornes ne faisant pas mention de l’extension « LV », il aurait été assez aisé de changer l’insert noir d’une version classique pour le remplacer par un de couleur verte et réaliser ainsi une plus-value. La présence de ces aiguilles larges permet ainsi non pas de rendre cela impossible mais complique la tâche et permet une authentification rapide.
A partir de 1999 environ, les verres saphir montés sur les montres neuves comportaient une minuscule couronne gravée à 6H. Ce petit logo, assez compliqué à apercevoir à l’œil nu, constitue un moyen de savoir si le verre présent sur le modèle est bien celui d’origine. En effet, les verres de remplacement changés lors d’un service affichent quant à eux la lettre S au centre de cette même couronne ou ne présentent tout simplement aucune gravure.
Il existe deux types de sets liés à la Kermit et ce en fonction de sa génération. Un set complet se compose d’une boite, d’une sur-boite ainsi que des différents livrets et documents afférents à la montre.
Les premières générations (de 2003 à fin 2004 env.) furent livrées avec les boites en bois ref. 64.00.01 ou 64.00.02. La garantie établie conjointement par Rolex et le point de vente concerné étaient quant à elles éditées sous forme de papiers « punchés » avec hologramme. Contrairement aux générations qui suivront, le set disposait également d’une ancre siglée et d’un calendrier cartonné. Les ancres, présentant d’un côté la profondeur atteignable par la montre en mètres d’un côté et en « feet » de l’autre, ne seront plus produites au cours des séries F.
Vers mi-2005, Rolex fera évoluer son packaging en proposant un nouveau type de boite arborant un motif de vagues en relief et un intérieur vert pâle. La sur-boite quant à elle est désormais vert clair avec le logo de la couronne en son centre, légèrement en relief. A partir de 2006/2007 environ, la carte de garantie sera alors éditée sous un format « carte de crédit » avec une nouvelle forme de porte-cartes en cuir.
Si vous suivez régulièrement nos articles, vous savez peut-être que jusqu’à 2010 environ, les numéros de série chez Rolex nous renseignent sur la date de production de la montre. C’est seulement avec le lancement des numéros de série « random » vers fin 2010 que ces derniers seront attribués de façon aléatoire et ne reflèteront plus forcément de date de production.
Les premiers exemplaires connus pour les Submariner « anniversaire » ont un numéro de série commençant par Y94XXXX, correspondant à une production que l’on situe vers septembre 2003. Ces rares exemplaires seront suivis par les numéros commençant par la lettre F (dès octobre 2003) et ce jusqu’à « F54XXXX » environ ; où l’on pourrait identifier une transition de cadran et de lunette, entamant ainsi le passage des « Fat Four » vers les « Slim Four ».
Les « séries Y » correspondent donc au « premier batch », la première série produite, et ce sur une période très courte. Le peu de montres éditées cumulé à l’effet « première série » en font les exemplaires les plus recherchés.
A partir des séries M circa 2007, on constate un changement de boitier (RNG vers RRR) pour voir apparaitre les rehauts gravés. Les toutes dernières séries semblent avoir été produites avec des numéros de série « random » mais peu d’exemplaires sur le marché en témoignent. Un peu à la manière des premières générations, ces dernières versions commencent progressivement à attirer l’attention des collectionneurs.
Outre ces constats, il est important de rappeler qu’une date de production ne va pas systématiquement correspondre à une date de vente indiquée sur les papiers. Il faut prendre en considération le fait que le marché à l’époque n’était pas enclin à la frénésie de ces dernières années et il n’était donc pas rare de voir des montres produites en 2005 se vendre en 2007.
Pour résumer, nous pourrions établir le tableau ci-dessous :
Numéro de série | Boitier | Lunette | Cadran | Type de set | |
---|---|---|---|---|---|
MARK I | Y-F54 | RNG | B1/B2 | MK1 | FS1 |
MARK II | F55-D | RNG | B1/B2/B3/B4 | MK2 | FS1/FS2 |
MARK III | D, Z ou M | RNG | B3/B4 | MK3 | FS1/FS2 |
MARK IV | D, Z ou M | RNG/RRR | B4/B5 | MK4 | FS2 |
MARK V | M,V,G, random | RRR | B4/B5 | MK5 | FS2 |
Il faut garder à l’esprit que toute la littérature autour de Rolex est en grande partie le fruit de recherches et de constats établis par les collectionneurs et non par la marque elle-même. Ce tableau est donc édité à titre informatif et les transitions d’une génération à l’autre ne sont pas forcément nettes.
Comme le soulignait notre article dédié à la Submariner Kermit MK1, la transformation des inserts ayant évolué à partir des séries fin 2004 (slim Four), il existe par exemple des séries F avec cadran MK1 et insert « pointed » (généralement après les numéros de séries débutant par F8XXXXX). En effet, si les cadrans MK2 ont commencé à faire leur apparition autour des numéros de série F55XXXX, des MK1 ont également été montés sur des fins de série F.
Vous l’aurez compris, il existe des écarts de valeurs considérables en fonction de la configuration de votre Kermit.
Achat plaisir ou investissement pur, la nature de votre projet sera moteur dans votre recherche ; même si l’un n’empêche pas l’autre. Certains collectionneurs vont orienter leur achat en fonction de la couleur particulière de l’insert lorsqu’un investisseur méticuleux ira chercher une série courte et la cohérence de tous les éléments.
Une fois n’est pas coutume, la rareté va impacter la valeur. Par conséquent, une 16610LV de première génération MK1 série Y aura une cote bien supérieure à une MK4 par exemple. Ensuite viendront les facteurs complémentaires comme l’état général, le contenu livré avec la montre, son histoire…
Une Kermit « Fat Four » série F complète constitue un très bon compromis entre plaisir de porter et investissement là où une série Y fera office de « Graal ». Les séries postérieures ont également chacune leurs spécificités et leur valeur sur le marché permettront au plus grand nombre de pouvoir avoir le plaisir de porter ce modèle mythique.
Si la production de la 16610LV s’achève vers 2010, l’histoire des Submariner vertes continuera avec la présentation la même année de la référence 116610LV en céramique verte (dite la « Hulk »). Cette fois-ci, la couleur verte prédominera et ira s’immiscer jusqu’à son cadran soleillé. Elle sera produite pendant environ 10 ans avant de voir son successeur arriver avec la référence 126610LV, à ce jour encore au catalogue. Cette dernière évolution verra notamment passer son boitier de 40mm à 41mm et reprendre l’association cadran noir/lunette verte de son ainée.