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Revue complète des Audemars Piguet Royal Oak : 14790, 4100ST, 14700 & ...
10 min de lecture
Nous traversons actuellement qui plus est une mode (quand on parle de cycles…) retournant aux boitiers plus fins et se rapprochant de 36mm.
Il nous a semblé particulièrement à propos de vous proposer cette revue dans le contexte d’un engouement de plus en plus affirmé pour la marque Audemars Piguet à l’approche du 50ème anniversaire du modèle Royal Oak, qui reste l’une des icônes de l’horlogerie de luxe moderne.
Manufacturées depuis la fin des années 70, ces références sont devenues de véritables montres de collection avec leurs propres caractéristiques (parfois des détails subtils…) suivant les périodes de production. Le but de cette revue que nous avons voulu la plus exhaustive possible est d’avoir une rétrospective de ces différents modèles (parfois méconnus), et vous aiguiller dans votre achat en vous donnant tous les éléments dont vous auriez besoin. Le diamètre de 36MM de la Royal Oak est aujourd’hui une excellente proposition pour un porté au quotidien, et un investissement très pertinent lorsque l’exemplaire choisi est bien conservé.
La Royal Oak fut dessinée en 1971 par Gerald Genta sous l’impulsion de M. Georges Golay, directeur d’Audemars Piguet à cette époque, la veille de la foire de Bale annonçant les nouveautés horlogères !
Bousculant les codes de l’horlogerie dans un contexte très particulier et peu favorable à l’innovation, cette réussite s’avère aujourd’hui comme un fabuleux coup de poker et d’audace par Audemars Piguet.
La première version portant la référence 5402 surprend par son design novateur, usiné dans un boitier monobloc de 39MM de diamètre sur lequel vient se poser une lunette octogonale et auquel vient s’ajouter un bracelet intégré.
Le positionnement est clair dès le départ : une montre de luxe en acier au prix d’une montre en or chez ses concurrents. La Royal Oak est donc plus onéreuse qu’une montre Patek Philippe en or jaune ou bien une Submariner chez Rolex !
La référence 5402 bouscule les codes par son diamètre généreux de 39MM lui valant le surnom de « Jumbo » à une époque où le diamètre moyen d’une montre homme est encore de 36MM. Ironiquement, la Jumbo aujourd’hui est considérée comme discrète eu égard à son diamètre (et sa finesse) !
Il se raconte qu’il fallut pas moins de deux ans pour que les 1000 premiers exemplaires de Royal Oak soient écoulés… un mythe vient de naître, et perdure depuis près de 50 ans.
Nous allons nous intéresser dans cet article aux versions dites « Mid-size » et donc alternatives au boitier « Jumbo ». Par analogie, dans la collection Nautilus de la manufacture Patek Philippe, la Nautilus ref. 3800 est une version réduite de la 3700 au boitier « Jumbo », et donc un alter ego de la version 36MM de la Royal Oak.
Détail amusant sur ce premier visuel commercial avec une offre de Royal Oak étoffée, nous pouvons constater la premiere esquisse de la 4100ST à gauche dont le cadran (trop proche de la 5402) sera finalement modifié avant sa commercialisation.
Tout commence en 1975 lorsque Georges Golay mandate Jacqueline Dimier afin de dessiner les futures collections de la manufacture. Ancienne employée de la manufacture Rolex, Jacqueline Dimier possède une expérience solide en design horloger.
Son travail inclut plusieurs déclinaisons de la Royal Oak avec le défi de réduire la version Jumbo dessinée par Genta, décision en partie motivée pour répondre à la demande du marché Asiatique où les hommes ont un poignet plus fin. Jacqueline Dimier crée également des versions pour femme en 26MM ainsi qu’en 30MM.
Il faut attendre tout juste un an, en 1976 parallèlement à la 5402 pour voir une première déclinaison de la Royal Oak 35.5MM. La référence 4100 voit le jour.
La référence 4100ST est animée par le calibre automatique 2123 (dérivé du calibre 888 de chez Jaeger LeCoultre).
Le modèle est très proche esthétiquement de la 5402 en conservant un guichet date à 3h, à la différence du diamètre, de l’apparition d’une aiguille des secondes, ainsi que du positionnement du logo AP appliqué à midi.
Le modèle se caractérise par son cadran index longs avec une micro-tapisserie (semblable à la 5402), un dateur à 3H ainsi qu’une boucle déployante signée AP.
Le modèle possède une couronne non vissée, par conséquent, l'étanchéité n'est pas assurée.
A noter : La référence est également notée 14100ST sur certains certificats (certaines références Audemars Piguet passent de 4 chiffres à 5 chiffres dès le début des années 80). Il existe une version en or et acier portant la référence 4100SA ou 14100SA
Il existe une version or jaune portant la référence 4100BA ou 14100BA
Il existe également une version en or jaune avec lunette sertie de diamants et dont le cadran possède des index diamants sous la référence 4153
Cette référence fut produite pendant très peu de temps, au début des années 1980. Elle est animée par le calibre 2124 / 2125. L’innovation majeure de cette référence « mid-size » est l’apparition d’une couronne vissée garantissant un boitier étanche. Le fermoir reste identique aux références précédentes.
Référence confidentielle produite en 1982 en parallèle du développement des mouvements Quartz présents depuis 1977 chez Audemars Piguet (notamment avec la référence 6005ST au boitier atypique dont la première volonté fut de ne pas mettre un calibre Quartz dans une Royal Oak).
Excellente alternative aux versions automatiques citées dans cet article, il s’agit sans nul doute d’un des boitiers de Royal Oak les plus plats avec seulement 7MM d’épaisseur. Esthétiquement, cette Royal Oak mid-size est difficile à différencier d’une 4100ST ou 14790ST si ce n’est l’inscription « Automatic » qui disparait du cadran.
Cette référence est comparable à l’Aquanaut Quartz ref. 5064A de chez Patek Philippe affichant (pour le moment) un écart de prix significatif avec son alter ego automatique.
Le mécanisme est un calibre Quartz Audemars Piguet ref. 2506 avec une platine superbement décoré digne d’un calibre automatique de cette époque. Il s’agit sans nul doute d’un des plus beaux calibres Quartz avec le calibre 5035 présent dans la Rolex Oysterquartz.
Sous réserve que le calibre n’ait pas été changé pendant une révision, (note : ce qui est une vraie possibilité pour une montre régulièrement entretenue…), il est possible de dater la montre à partir de son numéro de série. Le tableau ci-dessous récapitule les différentes années.
Année | Numéro de calibre |
---|---|
1982 | entre 258601 - 260100 |
1983 | entre 260101 - 260690 |
1984 | entre 261101 - 261700 |
1985 | entre 261701 - 262400 |
1986 | entre 5261701 - 262400 |
1987 | entre 263101 - 263600 |
A noter : cette référence peut également être notée 6023ST sur certains certificats ; il existe une version en or et acier portant la référence 56023SA ou 6023SA
Il existe une version or jaune portant la référence 56023BA ou 6023BA.
Commercialisée en 1983, la Royal Oak Daydate permet un affichage du jour du mois ainsi que du jour de la semaine. Première apparition de complications donc sur un modèle au diamètre contenu. Le cadran offre une symétrie parfaite. Les deux complications indiquent le jour de la semaine ainsi que le jour du mois.
Nous pouvons constater une évolution de la petite tapisserie pour les premières générations, qui sera agrandie dans les séries ultérieures. Plus tardivement, la référence évoluera en référence 26330ST dont le boitier offrira un diamètre de 39MM (retirée du catalogue aujourd’hui).
Commercialisé en 1985, le modèle est semblable à la référence 25572 en affichant une complication Day date (affichage du jour ainsi que du jour de la semaine) à la différence du cadran qui s’enrichit d’une phase de lune.
Les premières générations possèdent une micro-tapisserie qui sera agrandie dans les versions ultérieures. Ce qui reste saisissant avec ce modèle est la parfaite lisibilité du cadran en dépit du format réduit.
Nous pouvons constater une évolution des cadrans de la référence 25594 suivant la période de production. Les premières séries ne possèdent pas d’index / aiguilles luminescents. La typographie, la tapisserie ainsi que les index évoluent lors des productions ultérieures. La dernière génération de cadran est présente sur les dernières séries avant le retrait de la référence du catalogue (circa 2002).
La référence 14486 a été commercialisée circa 1988 pour seulement quelques années. Le modèle possède une couronne vissée, il est animé par le calibre 2131.
Il existe également une version en or et acier portant la référence 14486SA et en or jaune portant la référence 14486BA
La référence 14700ST apparait circa 1991. Cette référence est dite de « transition » pour sa période de production très réduite estimée entre 1991 et 1992.
A la différence des autres Royal Oak 36MM ce modèle se caractérise par une lunette moins large, ce qui résulte en un cadran légèrement plus grand. Contrairement aux précédentes version, le logo AP a été agrandi et l'inscription "Automatic" réduite. (A noter : la taille du logo AP peut differer légèrement suivant les versions)
Cette modification subtile donne une impression de montre au boitier plus large que ses 36MM quand elle est au poignet.
Les premières séries portent le calibre 2125 puis le calibre évolue et porte la référence 2225, un dérivé du calibre Jaeger LeCoultre 889-2.
Grace à ce calibre, le boitier est l’un des plus plat dans les collections Royal Oak avec seulement 7.8MM d’épaisseur ! En plus d’avoir une couronne vissée (étanche) non signée, le fermoir évolue et possède un système sans « clapet » de sécurité.
A noter : Il existe une version en or et acier portant la référence 14700SA et une version or jaune portant la référence 14700BA.
Probablement la plus connue des références de Royal Oak Mid-size et déclinée dans de nombreuses versions de cadrans, la référence 14790 fut produite circa 1992 jusqu’à 2006. La typographie de la signature « Audemars Piguet », la tapisserie, les indexes ainsi que la couronne ont évolué au fil des ans.
La référence 14790 a été déclinée en différents matériaux.
Bien qu’il puisse exister de subtiles différences de typographie ou positionnement du texte, nous pouvons retenir trois générations de cadrans sur la référence 14790ST
A titre indicatif, le prix public en 1993 était de 36 800 francs pour la version acier portant la référence ST.14790.789, contre 55 800 francs pour la version or et acier portant la référence SA.14790.789.
Le modèle porte une couronne vissée garantissant un boitier étanche.
Pour ce qui est du bracelet : le fermoir a évolué suivant les périodes de production. La boucle dépoloyante, elle, évolue circa 2000 avec le logo "AP"
L’ouverture du bracelet se fait par un système ingénieux et invisible, comme l'illustre la photo ci-dessous.
La référence 14790 est sans nul doute la version ayant eu le plus de déclinaisons de différents cadrans au court de sa commercialisation.
Ci-dessous, l'illustration d'un rare exemplaire de 14790ST au cadran rouge (dit "cadran Ferrari). Elle porte la référence 14790ST/O/0789ST/11
Les premières séries sont animées par le calibre 2125 puis le calibre 2225.
A noter : Il existe une version en or et acier portant la référence 14790SA et une version or jaune portant la référence 14790BA
Il existe une rare version en or rose portant la référence 14790OR
Complication développée initialement sur la référence classique 25685BA avec le calibre 2129, elle est introduite dans la collection Royal Oak dès 1992. La Royal Oak Dual Time permet l’affichage simultané de deux fuseaux horaires, de la date, ainsi qu’une indication de réserve de marche. Elle est animée par le calibre référence 2229-2845. La « petite tapisserie » du cadran évolue dans les séries plus tardives et devient agrandie.
La référence 25730 a été produite en différents matériaux : acier, or, tantale...
Commercialisée en 1994, Il s’agit de la première Royal Oak sur bracelet cuir. Le modèle conserve les proportions d’une 14790ST avec un boitier de 36MM. A noter : il n’est pas possible d’adapter un bracelet acier. Le modèle est livré sur cuir avec une boucle déployante. Elle est animée par le calibre 2225 commun à la 14790.
Il existe diverses déclinaisons de cadrans (bleu, blanc index batons, blanc index chiffres romains ou encore de rares version cadran saumon).
La référence 14891 est commercialisée en parallèle de la 14800 circa 1994 et en porte tous les attributs. A la différence de la 14800, elle est en métal précieux, le plus souvent en or jaune et avec une lunette sertie de diamants.
La référence 14813 est commercialisée circa 1993. Cette référence est uniquement en métal précieux (Or ou platine), et sertie de diamants. La 14813 est animée par le calibre 2225 commun à la ref. 14790.
Edition limitée à 250 exemplaires commercialisée circa 1997, la Royal Oak Fondation « Time for the Trees » est une édition anniversaire identique à une 14790 à la différence d’un fond transparent et du calibre 2125 dérivé du JLC 889, 21600 Al/h, à masse oscillante décorée du chêne qui est le logo de la fondation.
La référence 14990 de face |
Illustration du calibre 2225 |
Première édition limitée à remontage automatique en hommage au golfeur Nick Faldo, la Royal Oak ref. 15090 se caractérise par la signature du fond de boite (plein), et un cadran spécifique. Edition limitée à 325 pièces.
La référence 15070ST est la première référence à marquer un partenariat entre Audemars Piguet et le milieu Nautique. Cette édition possédant un splendide cadran bleu électrique a été éditée à seulement 20 exemplaires en 1998, et fait référence à la compétition nautique Australienne « Sydney to Hobart ».
Le modèle est animé par le calibre 2225 que nous retrouvons sur la plupart des Royal Oak Mid-size de cette période. A la différence d’une 14790, cette référence possède un fond saphir laissant admirer la masse oscillante en or décorée.
La collection Royal Oak continue de s’enrichir de complications et la référence 25920 fait son apparition en 1999
Le calendrier tient compte des mois bisextiles et ne necessite qu’une seule correction par an pour le mois de février. La référence 25920 est animée par le calibre 2224/2814.
Commercialisée en 1999, la référence 15100ST/O/0789ST/01 « Fondation » succède à la référence 14990 première Royal Oak série limitée « Fondation Time for the Trees ».
Cette nouvelle référence se caractérise par la présence d’un chêne (logo de la fondation) sur le cadran. Elle est animée par le calibre 2225, qui est toujours un dérivé du calibre JLC 889 mais battant désormais à 28800 Al/h.
Cette édition est éditée à 450 exemplaires en acier et 50 exemplaires en or jaune. Le modèle possède également un fond transparent laissant admirer le calibre 2225 avec sa masse oscillante en or 21K joliment décorée.
Edition limitée à 500 exemplaires réalisée en hommage au célèbre golfeur « Nick Faldo » circa 2002, cette référence est l’une des seules Royal Oak « Mid-size » à posséder un fond saphir laissant admirer la masse oscillante rappelant une balle de golf !
Edition limitée de 200 pièces réalisée en 2002 afin de récolter des fonds pour les enfants de victimes du 11 septembre 2001. Cette série limitée possède un boitier de 14790ST avec le fond de boite signé par les membres du « Boys Band » NSYNC ainsi qu’un écrin spécifique
Référence à la production confidentielle, cette série « double signée » possède un fond de boite avec le logo du Koweit
Commercialisée en 2005, la référence 15189ST également surnommée « Royal Oak Pictet » (Pictet étant l’un des plus importants fonds de gestion de fortune privé) est une des dernières variantes de Royal Oak Midsize. Cette édition marque le 200ème anniversaire de la création du groupe.
Le modèle se caractérise par un cadran blanc index courts (commun à la 14790), il est livré d’origine sur un bracelet en cuir marron avec un coffret à l’effigie de l’entreprise Suisse.
Le fond de boite possède une gravure 1805 – 2005.
Edition limitée à seulement 20 exemplaires en 2005, cet exemplaire possède un cadran rappelant l’edition Nick Faldo reference 15090 avec une double signature : la présence du logo du National Classic Tour - un évènement unique en Belgique réunissant d’anciennes voitures de collection. Cette référence est à l'origine livrée sur un bracelet en cuir marron avec boucle déployante.
La collection mid-size disparait circa 2005 au profit de la référence 15300 possédant un boitier de 39MM. La référence 15450 est aujourd'hui l'équivalent de la 14790ST dans les collections actuelles avec un boitier tout de même plus épais.
Nous espérons que vous avez éprouvé autant de plaisir à découvrir cet article que nous en avons eu à l’écrire. Retracer l’histoire de l’horlogerie d’une marque n’est pas une science exacte, nous restons à l’écoute de vos commentaires, et n’hésitez pas à partager avec nous des photos de vos propres exemplaires.